Le dossier du mois
Bilan démographique 2017
L’INSEE a publié le 16 janvier 2018 son bilan démographique 2017 (extraits tirés du site de l’INSEE) Basé sur les résultats définitifs du recensement 2015, l'estimation de population au 1ᵉʳ janvier 2015 est donc définitive. Pour les années suivantes, cette estimation est actualisée à partir des statistiques d'état civil et d'une estimation du solde migratoire. Il s'agit donc d'estimations de population provisoires pour les années 2016, 2017 et 2 Au 1ᵉʳ janvier 2018, la France compte 67,2 millions d’habitants. Au cours de l’année 2017, la population a augmenté de 233 000 personnes, soit une hausse de 0,3 %. Plusieurs constats peuvent être soulignés.

Un solde naturel historiquement bas
Au 1ᵉʳ janvier 2018, 67 187 000 personnes résident en France : 65 018 000 en métropole et 2 169 000 dans les départements d’outre-mer. La population continue d’augmenter, mais de façon plus modérée que précédemment. Depuis 2006, le solde naturel tend à baisser légèrement chaque année. Au 1ᵉʳ janvier 2017, la France reste le deuxième pays le plus peuplé de l’Union européenne (UE) derrière l’Allemagne. Viennent ensuite le Royaume-Uni, l’Italie et l’Espagne.

Le nombre de naissances continue de baisser
En 2017, 767 000 bébés sont nés en France, soit 17 000 naissances de moins qu’en 2016 (– 2,1 %). C’est la troisième année de baisse consécutive (– 15 000 naissances en 2016 et – 20 000 en 2015, après leur stabilité en 2014). Cette diminution ramène le nombre de naissances en France (hors Mayotte) à son niveau de 1997 sans pour autant atteindre le point bas de 1994 (741 000 naissances hors Mayotte). Le nombre de femmes âgées de 20 à 40 ans, les plus fécondes, diminue depuis le milieu des années 1990, contribuant ainsi à la baisse du nombre de naissances. Elles sont 8,4 millions en 2017, contre 8,8 millions en 2007 et 9,3 millions en 1995. Leur fécondité diminue aussi et est, en 2017, le principal facteur expliquant la baisse du nombre de naissances.

1,88 enfant par femme en 2017 : la fécondité baisse

En 2017, l’indicateur conjoncturel de fécondité (ICF) s’établit à 1,88 enfant par femme. Il était de 1,92 en 2016 et de 2,00 en 2014. Après huit années de relative stabilité, entre 2006 et 2014, où il oscillait autour de 2,00 enfants par femme, l’ICF baisse depuis trois ans. La fécondité est, comme les années précédentes, plus élevée entre 25 et 34 ans qu’aux âges plus jeunes ou plus avancés. La baisse du taux de fécondité des femmes de 25 à 29 ans, qui a débuté dans les années 2000, s’accélère depuis 2015. La fécondité des femmes les plus jeunes (15 à 24 ans) diminue régulièrement depuis 2011. La fécondité des femmes de 35 à 39 ans a augmenté du début des années 1980 jusqu’en 2015. Elle est stable depuis cette date. L’âge moyen à la maternité continue de croître régulièrement : il atteint 30,6 ans en 2017, contre 29,8 ans dix ans plus tôt. En 2015, la France restait néanmoins le pays de l’UE dont la fécondité est la plus élevée (ICF de 1,96). Elle est suivie par l’Irlande (1,92). Comme en 2014, la Suède est en troisième position (ICF de 1,85), puis vient le Royaume-Uni (1,80). A contrario, les pays de l’Union européenne à la fécondité la plus faible sont quasiment tous des pays du sud de l’Europe : le Portugal (ICF de 1,31), Chypre (1,32), l’Espagne (1,33), la Grèce (1,33) et l’Italie (1,35).

Le nombre de décès augmente
En 2017, 603 000 personnes sont décédées en France ; c’est 9 000 de plus qu’en 2016, soit une hausse de 1,5 %. Le nombre de décès a tendance à augmenter depuis le début des années 2010 du fait de l’arrivée des générations nombreuses du baby-boom à des âges de forte mortalité. Entre 2010 et 2017, le nombre de décès en France (hors Mayotte) est passé de 551 000 à 602 000. En outre, l’épidémie de grippe hivernale débutée en fin d’année 2016 a fortement accru le taux de mortalité des personnes âgées. Le nombre de décès a atteint un pic en troisième semaine de janvier 2017 : sur le mois, il a ainsi été beaucoup plus élevé qu’en janvier 2016 (68 000 décès contre 54 000 un an auparavant). L’épisode caniculaire du mois de juin 2017 a eu un impact limité sur la mortalité au niveau national.

L’écart d’espérance de vie entre les femmes et les hommes continue de se réduire

En 2017, l’espérance de vie à la naissance est de 85,3 ans pour les femmes et de 79,5 ans pour les hommes. Après avoir reculé en 2015, elle s’est remise à progresser en 2016 pour les femmes et les hommes. Pour les hommes, cette hausse s’est poursuivie en 2017 (+ 0,2 par an). Ce n’est pas le cas pour les femmes, dont l’espérance de vie est restée stable. Elles n’ont donc toujours pas retrouvé en 2017 l’espérance de vie à la naissance qu’elles avaient en 2014. Dans l’Union européenne, en 2015, l’espérance de vie des femmes à la naissance était la plus élevée en Espagne, suivie par la France (plus de 85 ans dans ces deux pays). Pour les hommes, c’est en Suède, en Italie, en Espagne et au Luxembourg que l’espérance de vie à la naissance est la plus élevée (plus de 80 ans), la France occupant une place intermédiaire au sein de l’UE. L’écart d’espérance de vie entre femmes et hommes continue de se réduire en France : il est de 5,8 ans en 2017, contre 7,0 ans en 2007 et 7,8 ans en 1997. Il reste toutefois important par rapport à celui d’autres pays de l’UE. En 2015, cet écart s’élevait à 6,3 ans en France, alors qu’il était inférieur à 4 ans dans six pays de l’Union européenne : les Pays-Bas, le Royaume-Uni, la Suède, Chypre, l’Irlande et le Danemark. À l’opposé, les pays où l’écart d’espérance de vie entre les femmes et les hommes est supérieur à celui de la France sont tous des pays de l’est de l’Europe. En particulier, dans les trois pays baltes, cet écart dépasse 9 ans.

Le vieillissement de la population française se poursuit
Au 1ᵉʳ janvier 2018, les personnes de 65 ans ou plus représentent 19,6 % de la population, contre 19,2 % un an auparavant. Vingt ans plus tôt, elles ne représentaient que 15,5 % de la population. Le vieillissement de la population s’observe aussi dans l’ensemble de l’Union européenne. La proportion des 65 ans ou plus dans l’UE est passée de 16,8 % à 19,2 % entre 2006 et 2016. Elle est légèrement plus élevée qu’en France où elle est passée de 16,4 % à 18,8 %. Les pays où la part des seniors est la plus élevée sont l’Italie (22,0 %), suivie par la Grèce (21,3 %) et l’Allemagne (21,1 %) ; les pays où elle est la plus faible sont l’Irlande (13,2 %), le Luxembourg (14,2 %) et la Slovaquie (14,4 %).

Quatre Pacs conclus pour cinq mariages célébrés
En 2017, 228 000 mariages ont été célébrés, dont 221 000 entre personnes de sexe différent et 7 000 entre personnes de même sexe. Le nombre de mariages entre personnes de sexe différent continue de baisser (– 5 000). En 2017, parmi les mariages entre personnes de même sexe, il y a autant de mariages de couples de femmes que de mariages de couples d’hommes. La part des mariages de femmes n’a cessé de progresser depuis 2013, année de la promulgation de la loi ouvrant le mariage aux personnes de même sexe ; les femmes représentaient alors 42 % des mariages de couples de même sexe. Depuis vingt ans, l’âge des mariés n’a pas cessé de croître pour les mariages entre personnes de sexe différent : en 2017, les hommes se marient en moyenne à 38,1 ans et les femmes à 35,6 ans. En 1997, les hommes se mariaient en moyenne à 32,9 ans et les femmes à 30,3 ans, soit plus de 5 ans plus tôt. Pour les couples de même sexe, le constat est différent. En 2016, 192 000 pactes civils de solidarité (Pacs) ont été conclus, soit 3 000 de plus qu’en 2015. Parmi eux, 7 000 ont été conclus entre des personnes de même sexe. La hausse du nombre de Pacs est continue depuis 2002 à l’exception de l’année 2011, année depuis laquelle les couples qui se marient ou concluent un Pacs n’ont plus la possibilité de signer trois déclarations de revenus différentes l’année de leur union.
En 2016, quatre Pacs ont été conclus pour cinq mariages célébrés pour les couples de sexe différent. Pour les couples de même sexe, on dénombre autant de Pacs que de mariages.